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Titre du blog : Cello..si on veut !!
Auteur : Darklullaby40
Date de création : 04-02-2010
 
posté le 03-08-2010 à 13:48:43

Mr. Cello

Claude Weisbuch - Violoncelliste

 

    Aussi loin que je me souvienne, Mr.Cello (mon professeur) a toujours fait partie de ma vie. Il me connait depuis que j'ai 15 ans, et je suis bien vieille aujourd'hui. Disons que j'ai du plomb dans l'aile. Un peu.

La première fois, il m' avait juste regardée fixement avant de me coller à mon premier examen de violon. Jadis, dans un monde parallèle. Il faisait alors partie de ce sordide jury de six messieurs sérieux aux allures de croque-morts tentant de maintenir le cap face aux apprentis laborieux que nous étions alors, leur fracassant leurs oreilles délicates sans vergogne, essayant alors d'oser franchir le seuil d'une entrée timide dans le monde de la musique.

Je n'en avais rien pensé alors, si ce n'est que j'avais senti ce type-là différent.

 

   Et puis bizarrement, nos chemins n'ont jamais cessé de se croiser. De concerts en répétitions, de sessions d'examens en rencontres fortuites lors de soirées musicales, il m'avait donné son numéro de téléphone. Comme s'il savait. On s'est rencontrés, souvent. Rarement. Ma vie, la sienne se sont vécues à quelques kilomètres l'une de l'autre, parfois quelques mètres, mais toujours avec ce fil rouge tendu solide, omniprésent. Et tout d'un coup, le temps passant, les années aidant, j'ai décidé d'accoster le violoncelle. De m'y fixer. D'aimer pour de bon. Mr Cello a répondu présent tout de suite. M'a fait monter Valentin en quelques jours, quelques heures. Me l'a apporté comme un enfant, comme un cadeau en ce jour glacial de Février. Me l'a mis dans les bras. Me l'a confié sans souci. S'est proposé de m'apprendre à marcher auprès de lui. Le plus beau cadeau je crois, qu'on ne m'ait jamais fait. Une Saint Valentin sans en avoir l'air, bien dissimulée par le ciel gris et le vent froid.

Certes, il est exigeant. Me demande de mériter mon violoncelle et je m'y exerce chaque jour. Il m'arrête à la moindre note tremblante, à la moindre dérive d'archet, au moindre son maladif. Ronchonne sur mes prises de liberté avec le rythme, les blanches qui m'impatientent, les doubles croches qui glissent, les silences que j'abrège. Me surveille de près sans en avoir l'air. M'accompagne. Se moque un peu parfois, se donne la mine sévère, ne laisse rien passer et je l'y autorise grandement. Nous sommes là pour ça.

  Seule, la gestuelle laisse passer tout le reste.

 

 

Commentaires

dana ray le 25-07-2011 à 03:14:46
interne. J'ai envie comme une petite fille d'aller me retrancher dans les bras de M.Cello, de remonter ces foutues marches d'escaliers et de m'enfuir, de courir loin, de fuir le monde entier.


Et pourtant me voilà assise devant mon pupitre, incapable de jouer quoique ce soit. Mon nouveau professeur en est désarçonné, me pose des questions sans oser les poser, je lui réponds sans oser lui répondre. J'aurai mieux aimé que Valentin s'exprime à ma place, mais non. Sans moi, sans personne, il se voue au silence. Nous voilà dans de beaux draps, et tout cela à cause de moi.


Pourtant le cours fini par se dérouler, cahin-caha, sinueusement, rempli de notes étranglées, d'arrêts non prévus, de doutes, de tentativ


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