Et voilà, le temps passe et les problèmes ne se résolvent pas tous.....je vais devoir me faire à l'idée d'abandonner mon Valentin entier pour un violoncelle plus petit, un 7/8è exactement, qui a tout d'un grand violoncelle, sauf qu'il est un poil plus petit.....et devrait changer en miracle les misères de mes petites mains qui ne daignent plus grandir pour m'aider dans mes écarts et extensions diverses. Je ramais, je rame, vais-je encore ramer...??? Pagayer moins fort...??? On verra bien. En même temps l'impatience monte d'un cran, je n'ai pas envie de quitter mon instrument actuel, celui qui m'a aidé à faire mes premiers pas, mes premières notes, a essuyé mes premières galères et mes premiers cris de déception, m'a récompensée parfois, a fait partie intégrante de moi lorsque je sentais sa cage thoracique vibrer contre la mienne, et pourtant.....j'ai hâte. De découvrir une nouvelle couleur, une nouvelle sonorité, une nouvelle façon de jouer. Peut-être que tout ira mieux. Peut-être pas. En tout cas il devrait m'être présenté sous huit à dix jours, et j'irai le chercher le coeur battant, émue, frémissante comme pour un premier rendez-vous amoureux. Et il faudra de nouveau recommencer, me faire à son nouveau toucher, ses nouveaux écarts, son nouveau son, bref il me faudra devenir aussi sensuelle que possible à ses yeux, pour que je lui plaise, pour qu'il me plaise. Cela prendra du temps, un peu, beaucoup, je ne le sais pas et l'avenir le dira, mais je tiendrai à notre nouveau couple. Surtout, surtout.....qu'il pourra devenir le mien jusqu'à la fin du monde si je le souhaite.
Et mon nouveau prof, me demandez-vous....??? Il fonctionne aux non-dits, aux silences, aux oeillades en coin, à l'oreille absolue. Serein, terriblement exigeant avec ses élèves, et d'une timidité sans nom dès qu'il quitte ce qui lui est familier. Se planque derrière son violoncelle pour affronter le monde extérieur.On arrive à s'entendre comme ça, je suis comme lui.
La musique est donc bienvenue dans notre monde du silence.