C'est mon cadeau de Noel. Si, si. Il est là, chez moi, à moi, pour toute la vie.D'un joli blond ambré, il est là. Archet en bois de pernanbouc, il sonne bien. Il sonne clair, souple et rond. Les cordes me paraissent plus douces au toucher. Il me plait, je l'aime déjà, je crois que je lui plais bien aussi.
Il est rare. C'est un 7/8ème, plus petit, un poil, qu'un violoncelle entier, plus facile pour mes mains, pour mes démanchés et mes écarts, je suis franchement timide encore avec lui. Je n'ose pas y croire encore tout à fait, pour être honnête. Le rêve de ma vie est là, bien au chaud dans son étui, à moi, bien à moi. Je l'aime comme on aime un enfant. Je l'ai appelé Jarna, (d'ailleurs son vrai nom c'est St Jarna) pour des raisons qui me regardent. Valentin Junior pour ceux qui préfèrent. J'ai vu Valentin, le vrai, s'en aller avec une larme au coeur, pour tout dire. On ne quitte pas comme ça celui qui vous a aidé à faire vos premiers pas, qui vous a fait grandir, qui vous a porté, qui vous a appris l'essentiel.... mais lui, là, il allait être le mien. En chair et en bois. Cordes et âme. J'ai conscience de la chance que j'ai. Du bonheur qui m'est offert. Je le découvre chaque jour un peu plus, écoute sonner ses cordes claires avec un émerveillement sans cesse renouvelé, je l'apprends. je le touche, le tâte, le regarde dès que je le peux. Ne peux m'empêcher de penser que c'est un rêve, que je vais cligner des yeux et qu'il ne sera plus là. Et pourtant si. Il ne bouge pas, il ne disparait pas. Il m'attend. Mieux qu'un homme.
Du coup j'ai repris toutes mes études de Feuillard, histoire de les re-découvrir sous un nouveau jour, avec un nouveau son, avec une nouvelle clarté. Avec un nouveau sens . Je tente de m'appliquer mieux encore, de mériter le trésor que j'ai dans les mains. Dans cent ans, peut-être....
Merci, Père Noel. Je n'ai plus besoin de rien, maintenant.
Et voilà, le temps passe et les problèmes ne se résolvent pas tous.....je vais devoir me faire à l'idée d'abandonner mon Valentin entier pour un violoncelle plus petit, un 7/8è exactement, qui a tout d'un grand violoncelle, sauf qu'il est un poil plus petit.....et devrait changer en miracle les misères de mes petites mains qui ne daignent plus grandir pour m'aider dans mes écarts et extensions diverses. Je ramais, je rame, vais-je encore ramer...??? Pagayer moins fort...??? On verra bien. En même temps l'impatience monte d'un cran, je n'ai pas envie de quitter mon instrument actuel, celui qui m'a aidé à faire mes premiers pas, mes premières notes, a essuyé mes premières galères et mes premiers cris de déception, m'a récompensée parfois, a fait partie intégrante de moi lorsque je sentais sa cage thoracique vibrer contre la mienne, et pourtant.....j'ai hâte. De découvrir une nouvelle couleur, une nouvelle sonorité, une nouvelle façon de jouer. Peut-être que tout ira mieux. Peut-être pas. En tout cas il devrait m'être présenté sous huit à dix jours, et j'irai le chercher le coeur battant, émue, frémissante comme pour un premier rendez-vous amoureux. Et il faudra de nouveau recommencer, me faire à son nouveau toucher, ses nouveaux écarts, son nouveau son, bref il me faudra devenir aussi sensuelle que possible à ses yeux, pour que je lui plaise, pour qu'il me plaise. Cela prendra du temps, un peu, beaucoup, je ne le sais pas et l'avenir le dira, mais je tiendrai à notre nouveau couple. Surtout, surtout.....qu'il pourra devenir le mien jusqu'à la fin du monde si je le souhaite.
Et mon nouveau prof, me demandez-vous....??? Il fonctionne aux non-dits, aux silences, aux oeillades en coin, à l'oreille absolue. Serein, terriblement exigeant avec ses élèves, et d'une timidité sans nom dès qu'il quitte ce qui lui est familier. Se planque derrière son violoncelle pour affronter le monde extérieur.On arrive à s'entendre comme ça, je suis comme lui.
La musique est donc bienvenue dans notre monde du silence.
Aujourd'hui j'ai fait ma Rentrée cellistique. Nouvel endroit, nouveau professeur, nouvelles circonstances, même violoncelle.
Je fonctionne au trac comme personne. Au point de me détester, de me haîr parfois. De songer à me pendre à ma corde de Do.
Le cours a lieu dans l'Auditorium, petite salle de concert vide de dizaines de sièges que je vois chargés de fantômes tous musiciens professionnels et d'une exigeance sanguinaire. Je tremble de partout.
Et le prof, là, en bas, sur la scène, a plutôt l'air doux et tranquille, il m'accueille avec le sourire, ses mots sont calmes, rassurants. Il a les cheveux en bataille, une barbe de trois jours, une chemise indonésienne pleine d'oiseaux, une sensibilité à fleur d'âme. Son violoncelle est d'un blond roux, l'air sympa aussi.
Et pourtant je continue de vrombir comme un oiseau mouche. De subir un séisme interne. J'ai envie comme une petite fille d'aller me retrancher dans les bras de M.Cello, de remonter ces foutues marches d'escaliers et de m'enfuir, de courir loin, de fuir le monde entier.
Et pourtant me voilà assise devant mon pupitre, incapable de jouer quoique ce soit. Mon nouveau professeur en est désarçonné, me pose des questions sans oser les poser, je lui réponds sans oser lui répondre. J'aurai mieux aimé que Valentin s'exprime à ma place, mais non. Sans moi, sans personne, il se voue au silence. Nous voilà dans de beaux draps, et tout cela à cause de moi.
Pourtant le cours fini par se dérouler, cahin-caha, sinueusement, rempli de notes étranglées, d'arrêts non prévus, de doutes, de tentatives rassurantes, de prise de marques. Je ne sais pas quoi penser encore de M.Robin , qui ne sait pas quoi penser de moi non plus. Cela se fera à tâtons. On va filer le temps comme les Parques,tirer les fils et les cordes, jouer au plus juste.
Je vais travailler, m'acharner, comme toujours, tenter de passer les montagnes et franchir les crevasses, et de me dompter moi-même, plus que tout. De forcer cette porte pleine d'enfers qui n'attend qu'une chose, c'est de prendre le contrôle. Je le sais, je le sens depuis longtemps.
Une personne pourtant, par surprise, a réussi à me rendre mon calme apparent. M.Cello, impatient, un tantinet jaloux, qui appelle et se renseigne. Je lui dis que tout va bien, mais il connait mes cerbères intérieurs. Propose de m'aider à travailler. On verra bien, ça ne pourra pas être pire qu'aujourd'hui, de toute façon.
1. hugopoesie le 17-11-2010 à 15:38:18 (site)
si tu aimes la poesie,passe voir mon blog si il te plait fait passer l'adresse,merci d'avance
Claude Weisbuch - Violoncelliste
Aussi loin que je me souvienne, Mr.Cello (mon professeur) a toujours fait partie de ma vie. Il me connait depuis que j'ai 15 ans, et je suis bien vieille aujourd'hui. Disons que j'ai du plomb dans l'aile. Un peu.
La première fois, il m' avait juste regardée fixement avant de me coller à mon premier examen de violon. Jadis, dans un monde parallèle. Il faisait alors partie de ce sordide jury de six messieurs sérieux aux allures de croque-morts tentant de maintenir le cap face aux apprentis laborieux que nous étions alors, leur fracassant leurs oreilles délicates sans vergogne, essayant alors d'oser franchir le seuil d'une entrée timide dans le monde de la musique.
Je n'en avais rien pensé alors, si ce n'est que j'avais senti ce type-là différent.
Et puis bizarrement, nos chemins n'ont jamais cessé de se croiser. De concerts en répétitions, de sessions d'examens en rencontres fortuites lors de soirées musicales, il m'avait donné son numéro de téléphone. Comme s'il savait. On s'est rencontrés, souvent. Rarement. Ma vie, la sienne se sont vécues à quelques kilomètres l'une de l'autre, parfois quelques mètres, mais toujours avec ce fil rouge tendu solide, omniprésent. Et tout d'un coup, le temps passant, les années aidant, j'ai décidé d'accoster le violoncelle. De m'y fixer. D'aimer pour de bon. Mr Cello a répondu présent tout de suite. M'a fait monter Valentin en quelques jours, quelques heures. Me l'a apporté comme un enfant, comme un cadeau en ce jour glacial de Février. Me l'a mis dans les bras. Me l'a confié sans souci. S'est proposé de m'apprendre à marcher auprès de lui. Le plus beau cadeau je crois, qu'on ne m'ait jamais fait. Une Saint Valentin sans en avoir l'air, bien dissimulée par le ciel gris et le vent froid.
Certes, il est exigeant. Me demande de mériter mon violoncelle et je m'y exerce chaque jour. Il m'arrête à la moindre note tremblante, à la moindre dérive d'archet, au moindre son maladif. Ronchonne sur mes prises de liberté avec le rythme, les blanches qui m'impatientent, les doubles croches qui glissent, les silences que j'abrège. Me surveille de près sans en avoir l'air. M'accompagne. Se moque un peu parfois, se donne la mine sévère, ne laisse rien passer et je l'y autorise grandement. Nous sommes là pour ça.
Seule, la gestuelle laisse passer tout le reste.
1. dana ray le 25-07-2011 à 01:14:46
interne. J'ai envie comme une petite fille d'aller me retrancher dans les bras de M.Cello, de remonter ces foutues marches d'escaliers et de m'enfuir, de courir loin, de fuir le monde entier.
Et pourtant me voilà assise devant mon pupitre, incapable de jouer quoique ce soit. Mon nouveau professeur en est désarçonné, me pose des questions sans oser les poser, je lui réponds sans oser lui répondre. J'aurai mieux aimé que Valentin s'exprime à ma place, mais non. Sans moi, sans personne, il se voue au silence. Nous voilà dans de beaux draps, et tout cela à cause de moi.
Pourtant le cours fini par se dérouler, cahin-caha, sinueusement, rempli de notes étranglées, d'arrêts non prévus, de doutes, de tentativ
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2. cheap beats by dre le 04-09-2012 à 02:13:12 (site)
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Commentaires
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2. juyitrade1 le 14-09-2011 à 02:57:31
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